L'avenir des courses et de la filière hippique en France - Pari-Gagnant.com
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Crise et refondation : ce que les turfistes doivent savoir sur l’avenir des courses hippiques françaises

Le monde des courses hippiques françaises est à la croisée des chemins. Un grand nettoyage semble en marche, piloté par l’État, à travers un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui pourrait bien bouleverser le paysage hippique tel que nous le connaissons. En tant que turfiste, que vous soyez joueur du dimanche ou passionné de longue date, ces réformes vous concernent directement. Car elles pourraient modifier en profondeur votre expérience de jeu, la qualité des courses et même les perspectives de gains.

Une filière en difficulté

Commençons par les faits. La filière hippique française génère environ 9,6 milliards d’euros par an. Un chiffre impressionnant, mais trompeur. En réalité, elle est menacée d’asphyxie. Depuis plusieurs années, les paris hippiques sont en recul, avec une baisse estimée à -5 % depuis le début de l’année. C’est une chute qui s’accélère, alors même que les dirigeants peinent à proposer un projet commun, lisible, et surtout, efficace.

Ce manque de vision a conduit l’État à reprendre la main. Une mission a été confiée à Franck Avice, haut fonctionnaire, dont le rapport a été remis à la fin juin à la ministre Amélie de Montchalin. Les conclusions ne sont pas encore rendues publiques, mais plusieurs éléments ont fuité, et ils annoncent des changements majeurs.

Qui est concerné ?

Trois acteurs principaux sont dans le viseur du rapport :

  • La SETF (Société d’Encouragement du Trotteur Français)

  • France Galop

  • Le PMU (Pari Mutuel Urbain)

Ces entités ont reçu des notes détaillées. Certaines recommandations sont communes, d’autres spécifiques à chacun. Mais le but est clair : relancer la filière, redonner confiance aux turfistes, et faire respirer un système à bout de souffle.

Fin des promesses intenables

Oubliez le plan stratégique 2025-2027 du PMU. Fini également l’objectif ambitieux de 840 millions d’euros de contribution nette aux sociétés mères. Tout cela est désormais considéré comme irréaliste, voire irresponsable, au vu de la situation économique actuelle.

La nouvelle ligne directrice ? Un budget annuel strict de 750 millions d’euros. Ce plafond n’a jamais été respecté depuis 2019. Il faudra donc couper dans les dépenses. Et cela passera par des réductions drastiques, sans forcément toucher aux encouragements (les primes versées aux professionnels des courses), mais en optimisant l’organisation.

Objectif : faire mieux avec moins

Pour retrouver de la marge de manœuvre, l’IGF propose une série de mesures qui vont toucher toutes les strates de la filière :

  • 100 millions d’euros d’économies par an à réaliser sur les charges d’exploitation (actuellement de 700 millions).

  • Mutualisation des services entre France Galop et la SETF (au-delà du simple partage de bureaux).

  • Suppressions de doublons, centralisation des outils, mise en commun des systèmes informatiques, etc.

En parallèle, une véritable stratégie marketing devrait enfin voir le jour.

125 millions d’euros pour reconquérir le public

Bonne nouvelle pour les turfistes : le produit « courses » va être relancé. Le rapport prévoit 40 millions d’euros dès 2026, puis un investissement global de 125 millions sur 5 ans pour mener des actions de communication fortes, modernes, et tournées vers le grand public.

Car aujourd’hui, soyons francs : les courses sont devenues invisibles pour beaucoup de Français. Mal connues, mal comprises, elles sont souvent associées à un univers élitiste, vieillot ou technique. Ce travail de reconquête vise à remettre les courses au cœur des loisirs populaires, avec des outils modernes : réseaux sociaux, influenceurs, partenariats médias, contenus pédagogiques pour les nouveaux turfistes.

Vers un nouveau PMU

Autre bouleversement majeur : le PMU pourrait changer de statut. Actuellement société d’exploitation, il deviendrait un GIE (Groupement d’Intérêt Économique) à vocation commerciale. Ce changement lui permettrait de disposer de ses propres réserves, d’emprunter, et donc d’avoir plus de flexibilité pour investir ou rebondir.

Un nouveau directeur général est recherché, avec un profil rare : quelqu’un qui comprend les courses hippiques et les jeux d’argent. Ce n’est pas anodin. Pendant des années, les directions du PMU ont été confiées à des profils généralistes, parfois coupés de la réalité du terrain.

Le turfiste au centre du projet ?

Un point est particulièrement encourageant pour les parieurs : la volonté de mieux les rémunérer. Si cette orientation se confirme, cela pourrait signifier :

  • Des taux de retour aux joueurs améliorés,

  • Une offre plus attractive, avec des jeux plus lisibles,

  • Une meilleure équité entre les types de courses (trot, galop, obstacle),

  • Et une attention particulière aux nouvelles générations de joueurs (jeunes, joueurs mobiles, etc.).

Cette modernisation devra aussi passer par un meilleur partage des recettes, notamment entre les courses en dur (dans les points de vente) et celles en ligne. L’accord du 50/50 entre le trot et le galop devrait être renforcé, y compris sur Internet.

Quid des hippodromes ?

La question des 235 hippodromes en France est également sur la table. Certains pourraient être menacés de fermeture, notamment ceux qui sont peu fréquentés ou qui génèrent peu de paris. Le cas de Saint-Cloud, un hippodrome emblématique en région parisienne, est cité comme incertain.

Cela pose la question de la présence territoriale des courses. Car pour beaucoup de Français, les hippodromes sont le seul lien direct avec le monde du cheval. En fermer certains, c’est peut-être faire des économies à court terme, mais rompre le lien avec le public à long terme.

Et l'obstacle dans tout ça ?

Enfin, une discipline inquiète particulièrement : l’obstacle. Déjà fragilisée par des critiques récurrentes (notamment de la part d’associations animalistes), elle souffre d’une baisse d’intérêt par rapport au trot et au plat. Le rapport envisagerait de retirer certaines épreuves support du Quinté, ce qui serait un coup dur pour la visibilité de cette discipline.

Cela montre à quel point chaque choix aura des conséquences profondes, pour les professionnels comme pour les parieurs.

Ce qu’un turfiste doit retenir

👉 La filière hippique traverse une crise majeure, et l’État intervient pour en redéfinir les bases.

👉 Le PMU va changer de visage, avec un nouveau modèle économique et peut-être une nouvelle gouvernance.

👉 Les parieurs seront mieux pris en compte, notamment en matière de rémunération, de communication, et de clarté de l’offre.

👉 Des économies massives sont prévues, mais sans sacrifier les allocations, grâce à une meilleure organisation.

👉 Une vraie stratégie marketing arrive, avec 125 millions d’euros pour remettre les courses sous les projecteurs.

👉 Le nombre d’hippodromes pourrait être revu, tout comme la place de certaines disciplines comme l’obstacle.

Conclusion : une opportunité à saisir

Certes, le tableau actuel peut sembler sombre. Mais cette crise est peut-être l’opportunité d’un renouveau pour les courses françaises. Si les réformes sont menées avec rigueur et bon sens, si les parieurs sont réellement replacés au centre du système, et si la passion du turf est mise en avant avec les bons outils, alors le turf peut retrouver sa place dans le cœur des Français.

Pour vous, turfiste, cela signifie peut-être bientôt plus de plaisir à jouer, plus de lisibilité dans les courses, et plus de chances de gains. Il reste à espérer que les bonnes intentions de ce rapport se traduisent rapidement en actions concrètes. Le cheval est lancé… reste à ne pas le faire trébucher.

Source : Paris-Turf du 14 juillet 2025

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Une réponse

  1. Bonjour JP,

    Merci pour cette information très intéressante, j’ai hâte de voir ce que va proposer le PMU? je leur ai fait maintes fois des messages pour améliorer leur offre sans succès.

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